Au fil de mes lectures... - "La Maison aux 52 portes" d'Evelyne Brisou-Pellen
Au fil de mes lectures...
Chaque vendredi, je vous présente une fiche de lecture d'un ouvrage que j'ai lu, dans mes heures perdues ou dans le cadre d'un événement en particulier. Voici donc la chronique "Au fil de mes lectures..." ;)
Et aujourd'hui, je vais vous parler d'un roman jeunesse, que j'avais comme lecture obligatoire en primaire, et qui raconte l'histoire d'une petite fille sensible à des esprits hantant une étrange bâtisse dans "La Maison aux 52 portes" écrit par Evelyne Brissou-Pellen.
Evelyne Brisou Pellen
Résumé de l'histoire :
Maïlys emménage avec ses parents dans une vieille demeure, dont ils viennent d'hériter à la seule condition qu'ils y habitent définitivement. Comme ses parents viennent de perdre leurs emplois, que son père, architecte, veut s'installer à son compte, et que le propriétaire de leur appartement veut le récupérer pour sa fille, la décision de la famille est vite prise !
Mon avis :
Ce roman constitue véritablement une partie de mon enfance. Découvert en CM1, je n'avais malheureusement pas pu apprécier le plaisir de cette lecture à l'époque, car n'étant pas encore passionnée par le paranormal et la Première Guerre mondiale (il faut dire que je n'aimais pas tous les livres étant enfant ^^').
Pourtant, au détour d'une librairie, j'étais retombée sur cet ouvrage lors de mes études en Licence Pro édition, et le souvenir lointain de l'avoir lu dans ma jeunesse était revenu aussitôt. Je me suis décidée à le relire "sérieusement" cette fois-ci, d'autant plus que nous travaillons beaucoup à ce moment-là sur la littérature jeunesse.
Le verdict est tombé très vite à la fin de la lecture... Pourquoi ce roman ne m'avait-il pas autant hippé étant petite ? J'imaginais simplement à l'époque que le roman était tourné vers un petit "mystère" et que je voyais déjà finir en "tout ça n'était qu'un rêve"... et bien non ! J'ai été agréablement surpris par cette petite lecture. Le style d'écriture d'Evelyne Brissou-Pellen est vraiment agréable, car c'est une écriture à la fois de qualité mais fluide et facile à lire pour les enfants, ados comme adultes. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Evelyne Brissou-Pellen arrive à nous dévoiler son intrigue de manière très développée : elle arrive à nous synthétiser avec facilité et précision les descriptions de la maison, ses pièces immenses, les ancêtres et les histoires de famille.
L'histoire a vraiment tout pour me plaire : on suit les explorations d'une enfant à travers une maison hantée, possédant un lourd passé en rapport avec la "Grande Guerre", et elle doit elle-même mener une enquête pour savoir d'où elle vient et pourquoi on tente de communiquer avec elle de l'au-delà. On frissonne à chaque élément étrange même si à aucun moment on a vraiment peur de ces revenants… mais l'ambiance y est (orage, temps changeant, portes qui claquent, passages dérobés, horloges qui s'arrêtent) pour nous immerger dans un univers pseudo-horrifique. Pourtant, pas de violence (heureusement, c'est un roman jeunesse), pas de niaiseries non plus (car l'héroine, malgré son âge, est très mature). A propos de Mailys, celle-ci est vraiment attachante : elle n'aime pas trop le fait de quitter son ancienne vie, doit vivre dans une maison à moitié à l'abandon où il faut tout refaire niveau commodités modernes... mais malgré cela, sa curiosité est un véritable plaisir, car on sent qu'elle veut non seulement "tuer" le temps, mais aussi parce qu'elle tient à résoudre le mystère concernant sa nouvelle demeure.
Mailys, donc, suite aux phénomènes étranges entourant sa maison, s'engouffre dans une affaire du passé et doit réparer l'histoire de Céleste, son aieuille qu'elle n'a jamais connue. L'histoire qu'elle vit avait des aspects de "Coraline" (notamment au niveau des portes mystérieuses), de romans d'Agatha Christie (elle enquête véritablement comme Hercule Poirot, soucieuse du moindre détail) et des impressions de "Retour vers le futur" (où à un moment, elle croit être revenue dans le passé pour changer le cours de son histoire familiale)... ce qui a égayé encore plus ma lecture, croyant y voir de nombreuses références culturelles évidentes ;) Il y a une ambiance angoissante et très sombre du début à la fin pour ce roman que j'ai trouvé très bien ficelé. On attend avec appréhension et curiosité le dénouement et on se laisse envahir peu à peu par l'atmosphère oppressante et vivante de cette maison.
Le point qui m'a paru le plus frustrant cependant serait sûrement le fait que l'histoire est trop courte à mon avis (150 pages), mais elle fait bien son taff de retranscription du quotidien des poilus dans les tranchées, des femmes restées chez elles à s'occuper du logis et de leurs familles, ainsi que des moeurs de l'époque. Pour mieux expliquer le contexte historique aux enfants et aux adolescents, c'est vraiment un plus ! L'auteure arrive à saisir l'occasion d'expliquer au jeune lecteur à quoi servaient la buanderie par exemple, les cuisines, et à quoi ressemblait notamment le train de vie de ces personnes aisées, afin qu'il puisse mieux prendre en compte le passé de ses grands-parents ou arrières-grands-parents.
Ma note :
Entre fantastique, enquête et drame familial, "La maison aux 52 portes" est un roman particulièrement accrocheur. Il peut selon moi être lu à n'importe quel âge et mérite réellement le détour, surtout si vous êtes fans d'enquêtes, d'histoires paranormales et d'Histoire avec un grand H. Pour cette "madeleine de Proust", je lui donne facilement la note de 9/10. Cette lecture m'a fait (re)découvrir l'écriture d'Evelyne Brissou-Pellen... et j'espère sincèrement avoir à reparler de ses livres un de ces jours dans cette chronique ! ;)
Et voilà, j'espère que cela vous aura plu ! ^^
Dès vendredi prochain, le format "Au fil de mes lectures" portera les couleurs vertes et blanches du salon Lire en Poche 2020, car je vais adapter mes lectures à l'événement à venir. Alors... restez connectés ! ;)
Je vous souhaite comme d'habitude à tous un bon week-end, de bonnes vacances, et... restez à l'écoute des fantômes ! :D
"La Maison aux 52 portes"